Le Génocost : un appel à la mémoire et à la Justice pour les victimes congolaises

Chaque 2 août, des voix s’élèvent pour commémorer le Génocost, un terme forgé pour désigner les atrocités de masse perpétrées en République Démocratique du Congo, principalement à l’Est du pays, depuis la fin des années 1990. Ce néologisme, issu de la contraction des mots « génocide » et « coût », met en lumière le lourd tribut humain, économique et social que le Congo paie depuis des décennies, dans un silence international souvent assourdissant.

Depuis la première guerre du Congo en 1996, jusqu’à aujourd’hui, l’Est du pays notamment les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu fait face à des violences extrêmes : massacres de civils, viols systématiques, enrôlements d’enfants soldats, pillages de ressources naturelles… Des millions de morts, selon plusieurs rapports, dont celui de l’ONU, qui évoque même la possibilité de crimes de génocide.

Mais malgré l’ampleur de la tragédie, le monde regarde ailleurs. Aucun procès international majeur n’a véritablement été engagé contre les auteurs présumés, souvent protégés par des intérêts économiques ou diplomatiques.

Le Génocost n’est pas qu’un rappel douloureux. C’est aussi un mouvement citoyen et panafricain qui exige la vérité, la justice, la réparation, mais surtout la reconnaissance de ce que le peuple congolais endure depuis plus de deux décennies. Des marches, conférences, publications et commémorations sont organisées chaque année autour du 2 août, date marquant le début officiel de la Deuxième Guerre du Congo, en 1998.

Dans cette dynamique, des organisations comme la FONAREV (Fédération Nationale des Ressortissants de l’Est victimes de violences) jouent un rôle crucial. Engagée dans la défense des droits des victimes de l’Est de la RDC, la FONAREV milite activement pour que les crimes subis par les populations congolaises ne soient pas oubliés. Elle mène un combat acharné pour la reconnaissance officielle du Génocost, le devoir de mémoire, et l’accès à la justice pour les survivants. À travers ses plaidoyers, actions de sensibilisation, et accompagnement psychosocial des victimes, la FONAREV s’impose comme l’un des porte-voix majeurs de cette cause.

Les partisans du Génocost appellent à l’adoption d’un agenda mémoriel congolais, comme d’autres peuples ont pu construire après les grandes tragédies (Shoah, génocide rwandais, apartheid…). Il s’agit de reconstruire l’histoire collective congolaise, de redonner leur voix aux victimes, et de mettre fin à l’impunité.

Le Génocost n’est pas qu’un mot. C’est un cri, un combat, un appel à l’éveil des consciences, tant au Congo que dans le reste du monde. Car sans justice, il ne peut y avoir de paix durable.

Agnelle Mola | equateurnews

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